jeudi 5 décembre 2024

La vallée des fous



Quand on croit aller voir une petite comédie française sympa', mais que l'on découvre une tragi-comédie d'une profondeur abyssale, où l'émotion l'emporte en un coup de vent sur un jardin peuplé d'histoires et de secrets familiaux.

"La vallée des fous", c'est un très beau film, absolument déconcertant, qui prend en décor évident le "Vendée Globe" et son jeu parallèle intitulé "Virtual regatta", mais dont la trame est théâtrale, et sert à tisser le récit complexe, intransigeant d'un humain perdu qui se retrouve à la dérive, en métaphore a son bateau trop souvent ivre, aux étapes imposées de la résurection possible, avec une série d'échecs et de rechutes et le doute impermanent qui maintient le suspens à tout moment.

Jean-Paul Rouve est un immense acteur, on le sait déjà, mais il déploie là son registre incroyablement taiseux qui sait déclencher les frissons, la réflexion, le rire aussi parfois... Pierre Richard et tous les seconds rôles aussi sont tirés vers le haut par sa magistrale incarnation, très investie visiblement.

Xavier Beauvois, le réalisateur — inoubliable avec un fameux "Des hommes et des dieux" — met en scène ici ce drame intimiste où les petits moyens (symbolisés par un voilier en cale sèche) ont l'horizon déployé des grandes aventures, en premier lieu parce que la plus grande est intérieure, en référence à celle inspirée de Bernard Moitessier.

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