mercredi 4 juillet 2018

Le ciel étoilé au-dessus de ma tête

En matière d'Art ou de Cinéma, la chose commune est la création qui conforte, et la chose originale est celle qui bouscule.
On se rappelait, au sein de l'équipe œuvrant au bon fonctionnement des Cinés des plages, un temps déjà lointain qui fut celui d'une révolution, d'une bousculade au sein d'un train-train de l'époque, en l'occurrence à la sortie de « Delikatessen », OVNI signé Jean-Pierre Jeunet, Marc Caro.
L'Art bouge avec les mouvements qu'on lui imprime.
Et « Le ciel étoilé au-dessus de ma tête », histoire ampoulée d'un écrivain qui n'imprime plus, quelque niveau que ce soit, fait indubitablement partie de ces objets qui dérangent et font bouger l'emblavé champ d'une production trop souvent sans surprise.
Il est compliqué de présenter un film aussi surprenant sans divulgâcher précisément les surprises œuvrant à sa substance intégrale. Alors, en bon déménageur de suspense, il m'a semblé primordial de ne pas même publier la bande annonce, au contraire d'une interview intéressante et riche du metteur en scène et de l'acteur principal.
En un mot comme en cent, « Le ciel étoilé au-dessus de ma tête » — également nanti d'une bande son épatante — est extraordinaire !
Osez franchir un premier quart d'heure absolument déstabilisant, laissez-vous imprégner de cette encre indélébile et débile à laquelle on abreuve assez souvent les marginalités, vous découvrirez dès lors un envers abominable du décors social, auquel on assujettit ceux qui comme le chantait Brassens, ont mauvaise réputation.
C'est donc une mise en abyme époustouflante de la transgression dans toutes ses dimensions, de l'originalité, le tout sur un ton passablement désinvolte et pourtant tellement inquiétant, prouvant que l'enfer est souvent pavé de bonnes intentions.
Le Bien, le Mal, et toutes ces foutaises infiniment rassurantes en prennent un coup sûr, haletant au gré d'une bande originale un brin tarentinesque. On ne peut jurer de rien, mais « Le ciel étoilé au-dessus de ma tête » a tout du Film-Culte, insolent tel un astre excessif, irradiant du talent de ses acteurs solaires — un Laurent Poitrenaud fabuleux, Camille Chamoux plus vraie qu'une nature vraie mais naturelle, et tous les autres, et tous les autres...
Une étoile est née dans le firmament du Ciné, juste au-dessus de nos têtes.

L'interview :


La bande originale :