samedi 14 décembre 2019

We will not be lovers



Je crois que de toutes les chansons que j'aime, elle est ma préférée...
C'est le souvenir affreux de l'histoire avortée d'un Amour immense et cancérisé par la mort de ma mère, un Amour suicidé façon Villon dont je ne me suis jamais affectivement remis.
Le titre est d'une justesse absolue : "We will not be lovers"...
Il suinte à la façon d'une blessure ouverte avec mandoline et violon, sans couplet ni refrain, juste une phrase musicale inlassable et lancinante, un peu comme une rage de dent contre la vie.
C'est con comme on aime à la folie ce qui nous ronge et nous détruit, ce qui nous ampute et nous réduit, ce qui consomme en fait le carburant de nos soit-disant identités.
C'est un tourbillon de vie mal assumée qu'ont produit ici les Waterboys, garçons d'chiotte infiniment inspirés, tsunami sanitaire en sous-sol d'un pub à l'éclairage incertain, dans le caveau que venaient peupler les cheveux blonds-vénitiens d'une femme en mon miroir épuisé du temps des baisers sincères.